« Et maintenant, juste au centre de la salle, la pièce maîtresse de notre musée et de son approche novatrice de l’exposition : le Bâton du voleur. »
Objet dogon (Mali, Afrique) : bois, h. 80 cm, l. 39 cm, début XXième siècle
Ne pas toucher SVP
« Regardez, admirez ... ensemble le contexte. Nous sommes dans un village dogon. Lorsqu’une personne est victime d’un vol et dit connaître le coupable, la loi lui octroie le droit de se présenter devant le conseil des anciens. Là, si ses arguments sont jugés rece- vables, on lui remet le Bâton du voleur. L’objet est grand et voyant – pour rendre la victime invisible. Le tenant bien haut sur l’épaule elle pourra en effet traverser le village : tous détourneront le regard. Elle se rendra alors chez le voleur (qui baissera les yeux également), récupérera son bien et restituera le sien à la communauté. Le Bâton a réintégré sa place, le voleur n’a pas perdu la face, la personne dérobée a retrouvé la visibilité. »
« Tout est ainsi rentré dans l’ordre. Mais, du coup, le nôtre se retrouve bousculé : quelle œuvre peut se permettre de sortir de son cadre esthétique pour sauter les pieds joints dans l’action ? »